Alors que certains secteurs ont à peine été affectés par la crise et les politiques fiscales, d’autres s’avèrent plus touchés. La filière du tabac figure parmi les filières en plein déclin en France. Tous les acteurs de l’industrie de tabac sont concernés par ce déclin. Décryptage.
La filière française du tabac en quelques chiffres
La filière française du tabac se porte mal, et ce, depuis quelques années. Pour mémoire, en 2012, les volumes de vente ont reculé de 3,4 %. En 2013, le marché du tabac a enregistré une diminution de plus de 7 % en volume et de 1,5 % en valeur. L’année suivante, c’est-à-dire en 2014, les ventes ont chuté de plus de 5 %. En 2015, le volume de vente a augmenté, mais très timidement (moins de 2 %).
Les conséquences de ce déclin se sont rapidement fait ressentir chez les fabricants, les planteurs, les distributeurs ainsi que tous les autres acteurs de l’industrie de tabac. La société Sieta (Société nationale d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes) par exemple continue de fermer ses sites de production. Bien évidemment, cela a entraîné la suppression de plusieurs emplois. France Tabac, la société qui regroupe les coopératives régionales de production de tabac, pour sa part continue d’annoncer des plans de licenciement. Très récemment, elle prévoit de réduire l’effectif des salariés dans l’usine Sarlat à Dordogne ! Philip Morris, la plus grande compagnie de tabac en France quant à lui a décidé d’investir en Italie !
De leur côté, les planteurs de tabacs produisent de moins en moins. En seulement quelques années, plus de 2000 d’entre eux ont décidé de tout arrêter.
Comment expliquer ce déclin ?
Même si la crise et les politiques fiscales figurent parmi les causes évoqués, le déclin de la filière française du tabac est étroitement lié à l’essor des cigarettes électroniques. Parfaitement conscients des dangers du tabagisme, de plus en plus de personnes se tournent désormais, vers ces cigarettes, lesquelles sont considérées comme moins nocives pour la santé ! Le nombre de vapoteurs ne cesse d’augmenter dans l’Hexagone. L’année dernière c’est-à-dire en 2015, la France comptait plus de 3 millions de vapoteurs ! Aussi, malgré les difficultés, le secteur de l’e-cigarette s’en sort mieux par rapport à son concurrent.
Pour la plupart des adeptes, les cigarettes électroniques restent le meilleur moyen pour arrêter le tabagisme, ou au moins pour diminuer la consommation des cigarettes manufacturées. Parmi les principales motivations figurent également : le coût (moins élevé par rapport à celui des cigarettes classiques), la liberté d’utilisation et le respect d’autrui.
De même, de plus en plus renforcées, les lois antitabac ont favorisé le déclin de la filière française du tabac. Comme vous le savez certainement, depuis quelques années maintenant, il est interdit de fumer dans les endroits publics (que ce soit fermés ou couverts), les lieux à usage collectif ou encore les lieux de convivialité. En outre, la loi a interdit la vente de cigarettes aromatisées (les fameuses « cigarettes bonbons ») ainsi que la vente à l’ensemble des mineurs. Concernant les règles d’étiquetage, ceci ne joue pas non plus en faveur des acteurs du secteur ! En effet, l’ajout de la mention « Fumer tue » ou « Fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage » est exigé sur une grande partie de la face externe des paquets de cigarettes.
Même si les résultats ne sont pas tout à fait satisfaisants, visiblement, ces luttes contre le tabagisme ont porté leur fruit. En effet, la consommation de tabac est en légère baisse en France.